Dans les nouveaux programmes officiels de 1995

Dans les nouveaux programmes officiels de 1995, on peut lire ( pour le cycle 1 ) : 

l’enfant doit pouvoir prendre conscience de la correspondance entre l’oral et l’écrit, isoler les mots d’une phrase simple, être capable d’identifier à l’oral et à l’écrit des éléments simples composant un mot ( syllabes phonèmes ), les décomposer, les recomposer. "

Le développement de la conscience phonologique doit donc commencer très tôt en classe maternelle par des jeux de langage : "  les jeux de langage ( rimes, chansons, comptines ) attirent l’attention de l’enfant vers la réalité phonétique du langage. Ce n’est pas un exercice d’acquisition du langage mais un usage spécifique des acquis à des fins autres que celles de la communication ou de l’évocation. En fait, il s’agit d’une espèce de pré-analyse de la langue qui, dès le CP, sera un des points d’appui essentiels de l’apprentissage de la lecture. " Ce développement doit commencer le plus tôt possible notamment pour remédier à des carences dues au milieu familial. En effet, nous avons pu lire dans le dernier rapport de l’Observatoire National de la Lecture (1998) que " l’expérience linguistique peut être déficiente soit à cause d’une déficience sensorielle, soit à cause d’une pauvreté de la stimulation ( comme cela peut se produire dans les milieux socio-culturels défavorisés). " Ainsi des enfants qui ont présenté une otite moyenne chronique jusqu’à l’âge de trois ans, ont des difficultés dans la catégorisation phonétique des stimulis de parole. Pour ce qui est du milieu socio-culturel il a été observé qu’avant même d’entrer au CP, les enfants de milieux défavorisés peuvent déjà avoir une conscience phonémique plus pauvre que ceux de milieux favorisés, la différence augmentant dans les premières années de l’école primaire. Une étude montre l’importance majeure du facteur socio-culturel, les effets du milieu défavorisé étant tels qu’un problème d’otite moyenne n’aggrave pas sensiblement la situation.

Il faudrait ici dire quelques mots sur l’acquisition du langage et sur les capacités d’écoute.

L’écoute est d’abord globale pour le bébé, il perçoit la musique de la langue, son rythme, son accentuation. Cette écoute va devenir analytique. Le jeune enfant apprend à repérer auditivement une suite de petites unités, donc à découper le flux sonore et il découvre qu’avec ces unités, les mots, on dit du sens. Cela se fera par une écoute-répétition, qui par tâtonnements des coordinations sensori-motrices de l’appareil phonatoire, permettra de bien imiter les sons de la langue maternelle, donc d’apprendre à parler et à communiquer. Le rôle des parents est fondamental dans la toute petite enfance : ils fournissent les modèles et corrigent les erreurs. " L’enfant apprend à reconnaître l’identité du phénomène phonique qu’il entend et qu’il émet, qu’il garde dans sa mémoire et qu’il reproduit à son gré. Il le distingue des autres phénomènes entendus, retenus, répétés et cette distinction tend vers une signification. " ( R RENARD , essais de didactique des langues, 1993).