INTRODUCTION

INTRODUCTION

L'objectif prioritaire de l'école primaire est l'accès à la maîtrise de la langue et celui, plus spécifique du cycle II, est l'apprentissage de la lecture et de l'écriture (d'une langue alphabétique, ce qu’il est important de souligner pour le sujet qui m'intéresse). La nouvelle politique pour l'école, dans laquelle l'organisation en cycles tient une place essentielle, invite à prendre en compte, autant qu'il est possible, les acquis, les procédures et les rythmes d'apprentissage de chaque enfant. En effet, les disparités importantes entre les élèves dès l'entrée au CP, nécessitent une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer une meilleure individualisation des suivis, des parcours des élèves, des réponses mieux adaptées à leurs besoins. Les enseignants et plus particulièrement les maîtres E ont à approfondir cette réflexion car " au sein du cycle II l'amplitude des possibilités d'acquisition des divers élèves d'une classe est énorme"

Durant une longue pratique d’enseignement au cycle III, j’ai fréquemment rencontré des élèves de CE 2 ou même de CM 1 qui déchiffraient péniblement, qui confondaient des sons ou qui, à l’écrit, oubliaient des lettres, voire des syllabes. Pendant ma formation, j’ai effectué des stages dans un Réseau d’Aides Spécialisées ( RASED) : la plupart des enfants pris en charge venaient du cycle II, principalement des deuxième et troisième années de ce cycle ; ils étaient signalés pour des difficultés en lecture ou en orthographe au CE 1 (oubli , inversion de lettres dans les syllabes complexes). Les élèves de CP, quant à eux, rencontraient des problèmes dans l’accès au code de l’écrit donc dans la connaissance et la maîtrise de la combinatoire. Rappelons ce qu’est la combinatoire : " la combinatoire est l’action qui permet de comprendre comment sons et lettres s’associent, se combinent entre eux, pour former des syllabes, puis des mots. La combinatoire permet aux enfants de décoder  les mots et de maîtriser ainsi un outil qu’ils mettront au service :

- de la compréhension, du sens (action de lire)

- de l’écrit, de l’orthographe (action d’écrire) ".

Les programmes officiels de 1995 explicitent clairement ce double objectif d’apprentissage du code : "  la familiarisation avec le code conduit les élèves à saisir les relations entre l’oral et l’écrit en identifiant de manière explicite les correspondances entre sons et signes pour maîtriser la combinatoire et accéder au déchiffrement et à la reconnaissance des mots. "

Il est donc clair que la médiation phonologique, c'est-à-dire le fait de passer mentalement ou oralement par le "son" des lettres ou des graphèmes pour lire ou pour écrire, joue un rôle fondamental dans la maîtrise de la langue écrite. J’ai donc formulé la problématique suivante :

En quoi le développement de la conscience phonologique aide-t-il des enfants en difficulté dans l’apprentissage de la lecture à accéder à ce savoir ?

Pour tenter d’émettre les hypothèses, je me suis référée à des recherches (très nombreuses) sur la lecture et sur la conscience phonologique, ces deux grands thèmes illustreront la première partie : le cadre théorique. A la lumière de ces éléments, je dégagerai mes deux hypothèses de travail que j’essaierai de vérifier par la mise en œuvre d’une pratique pédagogique auprès d’un groupe d’enfants en difficulté d’apprentissage de la lecture. La méthodologie utilisée et ma démarche expérimentale composeront une deuxième partie. La troisième partie me permettra d’analyser ma pratique, de faire le bilan de cette recherche, d’en dégager les points positifs, les limites et les ouvertures possibles.