Je me suis intéressée aux conséquences d

Je me suis intéressée aux conséquences d'une déficience de la conscience phonologique. Il semblerait, d'après ce qui va suivre, qu'un développement de la conscience phonologique aiderait non seulement à améliorer la mémoire à court terme mais aussi à faciliter la perception et la compréhension d'un texte oral .

Comme la mémoire à court terme repose sur la capacité d’accéder à la structure phonologique et à l’utiliser pour stocker l’information linguistique ( Liberman, Mattingly & Turvey ), on peut s’attendre à ce que les personnes souffrant de déficiences phonologiques rencontrent différents problèmes dans les tâches de mémoire à court terme. Cette prédiction est largement vérifiée. De nombreuses données ont été publiées qui attestent que les jeunes enfants faibles en lecture ont également des difficultés à maintenir du matériel verbal en mémoire à court terme ( Wagner et Torgesen, 1987 ). Un déficit en mémoire verbale à court terme pourrait laisser présager des répercussions sur la compréhension du langage. Cette prédiction repose sur le rôle important de la mémoire verbale à court terme dans le traitement continu du discours ou du texte. Dans le découpage de la phrase, par exemple, le regroupement des segments phonologiques en structures syntagmatiques de plus haut niveau nécessite un contrôle périodique de l’information phonologique à l’intérieur de l’appareil linguistique. On peut s’attendre donc à ce que des enfants faibles en lecture comprennent parfois mal les phrases en raison de leurs difficultés à retenir les structures phonologiques, que ces phrases soient présentées oralement ou par écrit. Les mauvais lecteurs échouent non pas en raison d ‘un retard en compréhension ou en grammaire proprement dites, mais parce que leur mémoire à court terme se trouve surchargée.

Des recherches sur la perception du discours chez les mauvais lecteurs, conduites par Brady, Shankweiler & Mann en 1983, suggèrent également une déficience générale dans le domaine phonologique. Les données attestent que le déficit perceptif présenté par les mauvais lecteurs n’est pas lié à la perception auditive en général, mais plutôt à l’appréhension de la structure phonologique du discours.

Pour conclure, après cet apport théorique, il semblerait que l’apprenti lecteur doit faire interagir deux procédures : le décodage des mots écrits, d’une part, et l’exploration, la découverte du sens du " message " écrit d’autre part. Le développement de la conscience phonologique faciliterait, en fait, la construction de ces deux compétences : le traitement de l’information écrite par la voie phonologique (le traitement grapho-phonique pour la combinatoire) et la découverte du sens en améliorant la perception du discours et la mémorisation à court terme. Les procédures dites de " haut et bas niveau "bénéficieraient, en fait, d’un développement de la conscience phonologique.

J’ai donc pu formuler les deux hypothèses qui vont suivre.